Ici s’achève donc la partie africaine de mon voyage.

Zanzibar. Il y a des noms comme ça, un peu partout autour du globe, qui sonnent différemment des autres. Évocateurs en diable, ils sont escortés par des cortèges d’histoires (petites et grandes), de mythes, de légendes, de rêves. Titicaca, Valparaiso, Atacama, Annapurna, Katmandu, Mississippi, Tombouctou, Brahmapoutre, Malacca, Vierzon, d’autres encore. Et Zanzibar donc.

Je pourrais parler des heures de ces plages merveilleuses qui ceinturent l’île, ces rubans de sable blanc et fin, les cocotiers par centaines. Cette eau, non mais cette eau… rarement pu voir une eau avec une couleur pareille. Seuls les endroits coralliens peuvent prétendre à une telle couleur et ça tombe bien Zanzibar est entourée par le corail. Je passe sur la température de l’eau. Elle est plutôt bonne, vous vous en doutez. Si vous voulez compléter votre iconographie du paradis terrestre, faites un crochet par ici, c’est pas mal du tout.

Je pourrais parler des heures de cette journée snorkeling, à regarder passer des petits poissons aux couleurs chatoyantes et bigarrées. Et les tortues! Eh ouais, si c’est pas la classe ça, je ne sais pas comment je m’appelle. Pas croisé de dauphins, qu’importe j’en ai aperçus à Bazaruto. A Paje, au sud-est de l’île, la tentation est forte pour ce qui est de l’initiation au kite surf. Sensations garanties!

Ho et puis y’a les mangroves aussi…Des heures, que ça me prendrait de vous les raconter.

Je pourrais parler du « spice tour » également. Eh oui, Zanzibar, c’est le clou de girofle, la cannelle, la muscade, la coriandre… De la récolte dans les forêts du centre de l’île, le processus de conditionnement fait la plupart du temps par des petites exploitations familiales, et ces couleurs (encore des couleurs) et ces effluves que l’on retrouve sur les étals du Darjani Market ou les différentes boutiques de Stone Town.

De tout ça, je pourrais parler des heures et des heures et je vous imagine boire mes paroles. Je vous imagine vous dire: « Le salaud! Il se l'est donné grave... » Je pourrais vous parler de tout ça mais je serais alors le roi des escrocs. Hahaha! J’ai absolument rien foutu à Zanzibar! Mais quand je dis rien, c’est rien. Pas de sortie, pas d’excursions, que dalle, walou… Je suis resté à Stone Town tout le temps de mon séjour. Je sais, c’est choquant. Oui, vous êtes déjà en train de construire l’échafaud où vous me conduirez à mon retour pour n’avoir absolument rien branler sur une île paradisiaque... Moi aussi, je vous aime!

Déjà n’insultons pas l’avenir. Je peux toujours revenir un jour. Mais quelle flemme j’ai eu après la Full Moon Party! J’ai même dit à Touf que je ne ferais probablement rien après ça, parole tenue. Après tout le chemin déjà parcouru, faire deux heures de dala-dala pour aller voir des teutons affalés sur du sable, c’était trop pour moi. Des endroits de rêves proposant les mêmes choses, j'aurai l'occasion d'en croiser encore durant mon voyage. Non, j'ai décidé de ne rien faire mais de bien le faire tout de même.

Et faut reconnaître que Stone Town est envoûtante à souhait, ses rues de médina où il fait si bon marcher au hasard, se perdre, se retrouver. Boire mon café avec l’océan limpide en toile de fond, regarder passer la vie, me reposer, prendre une bière devant le coucher de soleil et admirer les dhows faire glisser leurs silencieuses silhouettes dans le ciel mordoré… Mon bonheur était là et pas ailleurs.

Ne rien faire, rester tranquille, « pole pole » comme on dit en Tanzanie, meilleure manière de terminer cette aventure africaine.